A
peine remis de nos émotions festives, où se sont mêlés parures de maître et
tenues somptueuses, la mode ne cesse de suivre son cours. Cette année, la
Fashion Week prêt-à-porter homme est caractérisée par une grande diversité des
inspirations. On remarque cependant que la question du rapport entre les sexes
et le thème androgyne sont assez présents dans les collections. Entre une mode
engagée et déjantée chez Walter Van Beirendonck et une sobriété affirmée, à la
frontière du fantastique chez Icosphère, chaque créateur s’approprie la
question et la traite à sa manière. Un tour d’horizon de ces designers qui n’ont
pas fini de nous surprendre.
Walter Van Beirendonck
Faire
défiler ses mannequins tels des petits soldats militant pour l’égalité et la
paix dans le monde est un défi relevé avec brio par le designer Walter Van Beirendonck.
Coiffés de « casques » de toutes les couleurs, ou encore de coiffes à
plumes portant un message engagé, la collection Automne-Hiver étonne par sa
richesse, aussi bien dans les couleurs, les coupes que les pointes d’humour et
d’originalité propre au créateur.
Songzio
Pour
cette saison, le coréen Songzio joue sur plusieurs tableaux. Non seulement, il
s’affranchit des contraintes entre l’orient et l’occident mais il cherche aussi
à casser la barrière vestimentaire qui existe entre l’homme et la femme. On
retrouve donc des modèles en jupe, courte ou jusqu’au sol. Les coupes
architecturales et précises des manteaux d’hiver sont un point d’orgue à l’androgynie
qui marque cette collection. C’est en quelque sorte une forme d’engagement pour
l’égalité, au centre des discussions sociales actuelles, en Europe et ailleurs
dans le monde.
Julius
Dans
le noir, le silence total est brutalement rompu par une musique très
perturbante rappelant le grondement de l’orage. Cette atmosphère inquiétante s’accompagne
d’éclairs de lumière reproduits au stroboscope, laissant ainsi apparaître par
moment des créatures au genre indéfini, dont la silhouette est dénaturée et
déformée par de gros manteaux qui remontent jusque sous le nez. Cette
collection, présentée dans un cadre de tempête artificielle, se compose de
pièces principalement noires, aux textures très diverses, rappelant en quelque
sorte le travail du peintre Soulage. Quelques touches de blanc viennent
éclairer ce tout, très sombre et très lourd.
Icosphère
Enfin,
Icosphère est la vision féminine de la mode masculine. C’est donc une
collection beaucoup plus apaisée et très classique que nous propose la jeune
britannique Julia Smith. Inspirée du monde de la très haute bourgeoisie, la
collection se frotte aux frontières de l’irréel et du fantastique avec une
réinterprétation moderne de Dracula. Les gentlemen, vêtus de smoking soigneusement
taillés, côtoient la partie monstrueuse qui habite en chaque homme. Cette dernière
se manifeste ponctuellement par le rouge militaire, couleur des passions, qu’elles
soient amoureuses ou tournées vers la quête du pouvoir.
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