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vendredi 14 mars 2014

Les Galères du Vendredi #5 - Etre un Hipster n'est plus hipster

Avant: Les habitants de Brooklyn portaient des chemises à carreaux en flanelle usée et une barbe de 3 semaines. Les habitants du Queens, pourtant ne se demandaient pas pourquoi tous les bûcherons de l'Autriche profonde avaient débarqué à New York.
 



Comme toutes les bonnes choses dans la mode prêt-à-porter et le "streetwear style mainstream" , le "Hipster" nous vient des Etats-Unis. C'est ce gars qui porte des boots ouvertes avec un jean retroussé, il a des lunettes à montures épaisses très geek ou nerd et bien sûr une barbe fournie type Père Noël. Sa concubine, elle, porte des jeans slims troués au genoux, des baskets ou des boots à boucles et en haut, un teeshirt col V, loose et parfois même élimé voir troué, allons-y sans retenue. Ils sont artistes ou développeurs, vivent dans un loft sans murs, ils adorent les chiens mais petits et les bistrots bios. Ce modèle, à New York se fond dans le décor, surtout en hiver. Mais la tendance se démocratise, et par dessus-tout la tendance s'exporte.
Dans les quartiers parisiens "branchouille", on voit de plus en plus de mecs, pas des hommes heins, des mecs en chapeau, portant du American Apparel mixé à des vieilles pièces de fripes. Au début, c'était chouette, inspirant même, ce style un peu négligé mais avec classe. Enfin des gens avec un peu de sens du style ! Seulement voilà, le problème c'est que malgré lui, le Hipster est devenu l'emblème de la génération Y et tout le monde a voulu en devenir un. Ecouter de la minimale en portant des tee-shirts vintage Nirvana est devenu le MUST. Et cela, les enseignes l'ont bien compris: Brandy Melville est le lieu de retrouvailles du mercredi après-midi de toutes ces colleges girls qu'on voit en Doc Marteens. On les revoit le soir même au concert de Fauve, dans la fosse bien sûr. On a ajouté une touche de grunge au style brooklynois, on l'a adapté au style de vie parisien certes, mais surtout on l'a répandu comme une trainée de poudre.

Maintenant: les mannequins H&M sont vêtus de bric et de broc dans un style hipsterisant très approximatif et les bucherons autrichiens n'ont plus un carreau à se mettre sur le dos.
Le Hipster, ambassadeur d'un art de vivre confidentiel, dont le style vivait pour être en décalage de la masse, éloigné de la mode et par pitié des H&Ms et des Zara en est finalement devenu l'égérie. Et cela, me comble de tristesse.
Alors la question que le monde et moi-même nous posons-nous maintenant c'est après la fraishouze, le geek-chic et le hipster, quel types d'hommes inspirera la classe parisienne dans son aura la plus large fashionistiquement ? Pitié, ne me dites pas la racaille.
 
 
Par Aurélie Pasquier

 

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