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vendredi 28 février 2014

Les galères du vendredi #3 - Petite sociologie de la Fashion Week

 Une semaine, quatre fois par an, une ville de rêve.
Non il ne s’agit pas d’un jeu-concours pour gagner un voyage dans l’une des plus belles villes du monde, mais bien entendu de la Fashion Week. Finalement, la Fashion Week c’est un peu comme une loterie. On ne sait jamais à quels défilés on sera invité et quelle place on va nous attribuer.
Déjà, participer à la Fashion Week peut relever de l’irréel, pour moi et encore plus pour les bonnes copines qui m’y accompagnent. Mais au fil des défilés, le mythe du glamour, des paillettes et du luxe est très vite remis en question, vu de l’intérieur. Le rêve et l’idéalisme de la Fashion Week est malheureusement réservé à quelques privilégiés telles que les superstars de la pop, les actrices ou encore les rédactrices en chef des grands magazines. En fait, j’ai découvert un aspect très inattendu de la chose. Lorsque je suis dans la salle où va se dérouler le défilé (qui commence toujours avec du retard…), je vois se dessiner devant moi une microsociété très inégalitaire. J’irai même jusqu’à la comparer à une organisation sectaire hyper hiérarchisée.
 
Explications : une multitude d’individus venus d’horizons différents se réunissent en un seul lieu pour admirer le gourou créateur des futures tendances. Ce dernier est secondé par son armée d’attachés de presse, équipés de listing et de smartphones, chargés de faire régner l’ordre. Enfin, tout en bas de l’échelle sociale au sein même de la secte, il y a les hôtes d’accueil, physiquement présents, avec leur costume noir et leur cravate rouge. Incapables de vous renseigner quelque soit la question posée, je me demande parfois s’ils parlent notre langue.  Mais bon, ils sont souvent beaux garçons alors je ne vais pas me plaindre !
Enfin, intéressons-nous à la population des adeptes du gourou. J’identifie trois catégories :
-          La Haute société (ou le Front Row comme on dit dans le jargon). Ce sont de véritables personnages, toujours hyperlookés, ils revendiquent leur style jusque dans les moindres détails. Leur notoriété fait d’eux des influenceurs de taille, ce qui leur vaut une place au premier rang (bande d’intellos !)
-          La classe moyenne : constituée de passionnés de mode, de curieux, d’amateurs de tendances, ces derniers disposent d’une influence suffisante pour se dégoter une invitation. Ils sont souvent placés aux 2e et 3e rangs, ou en standing pour les moins chanceux.
-          La classe ouvrière : je parle bien entendu de ceux qui sont là pour des raisons strictement professionnelles, tels que les innombrables photographes et cameraman qui rendent cet événement si prestigieux et (sur)médiatisé. Ces pauvres travailleurs de l’ombre sont entassés dans un coin, luttant pour avoir le meilleur angle de vue, sans prendre aucun plaisir à regarder la collection.
Voilà une peinture très succincte de la réalité du défilé de mode. La Fashion Week, c’est des milliers de privilégiés qui courent dans tout Paris pendant une semaine, se battant soit pour survivre en talons toute la journée, soit pour se téléporter d’un défilé à l’autre avec tout leur matériel de travail. Courir les défilés était certes mon rêve de petite fille, mais il est bien connu que l’entrée dans l’âge adulte est faite de désillusions.

Par Amélie Glab

 PS : Malgré cette vision satirique, je remercie et je respecte les agences de presse et tous les organisateurs de l’événement qui font un travail formidable, les photographes qui sont très sympathiques et qui trouvent le temps de me faire des shootings improvisés, ainsi que tous les membres de la presse participants aux défilés, avec qui il est plaisant de partager ma passion pour la mode.  

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