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vendredi 17 octobre 2014

Galère du Vendredi #17 - Petite sociologie d'un meeting politique

Si vous avez eu la chance, ou devrais-je dire l'occasion, d'assister à ces réunions individus rassemblés par leurs idées et leur milieu commun, vous comprendrez peut-être mieux ces propos. Et si non, voyez cela comme un petit guide.

Pas plus tard que cette semaine, je me suis retrouvé dans l'une de ces soirées. Je ne communiquerai pas la tendance des gens rassemblés car ce n'est pas très important ici. Avec un regard sociologique si j'ose dire, j'ai observé les gens réunis. C'était un "afterwork": c'est à dire que l'on s'est retrouvé dans un lieu sympathique vers 20h pour boire quelques bières et écouter des discours engagés. Le but étant de vous engager -vous: ceux qui écoutent, néophites même si il y en a peu- à faire campagne, à devenir de vrais militants encartés et convaincus. Parmi la foule composée de quelques jeunes, de quelques moins jeunes cadres dynamiques et d'autres encore moins jeunes mais pas moins volontaires, on reconnaîtra quelques profils types.



- Le recruteur: on le classe dans les jeunes. Lui est engagé, ce n'est pas la première fois qu'il vient à ce genre d'evenement, ce n'est pas la curiosité qui l'a poussé là ce soir. Il vous posera des questions sur ce que vous faites dans la vie, comment vous en êtes arrivés là. Surtout il trouvera tout très interessant et vous encouragera à rejoindre les rangs qu'il occupe avec ses camarades. Il mettra en avant le côté sympa et détendu plutôt que l'aspect politique du militantisme.
- Le middle-age en terrain conquis: Middle age parce qu'on ne peut estimer son âge, mais ce serait plutôt du côté âgé. Lui n'a peur de rien. Il commente les discours, criera quelques précisions du fond de la salle. Il parle à tout le monde mais plus aux jeunes bien sur. Il veut être votre ami même si vous, vous ne voulez pas. Au début sympathique, il devient rapidement gênant, c'est pourquoi je recommande d'éviter cet individu reconnaissable dès le début. Il arrive en confiance et repartira content d'avoir pu faire rire les jeunes filles et parler d'experience aux jeunes gens, encore plus en confiance donc. Dommage.
- Les plus âgés: sont là parce qu'ils connaissent les élus, car ils sont engagés dans une association de soutien au courant politique concerné. Ils écouteront les discours, salueront leurs amis présents et repartiront sur les coups de 21h.
- Le jeune engagé: organisateur, conseiller, ou simplement militant -mais plus militant que les autres-, il connait la majorité de l'assemblée. C'est par lui ou un de ses amis que le jeune curieux est là où il est. Il s'exprimera en public, sûr de lui. Il discutera avec chacun. Il appuie ses propos en haussant la voix ou en faisant des grands gestes. Celui-ci est dans la représentation, toujours. On lui prédit un avenir politique: député, ambassadeur et pourquoi pas Président ? Il y croit et veut vous le montrer, vous persuader que lui a raison. Mais n'oublions pas que c'est un jeune et comme tout jeune il ne poursuivra pas sa soirée en débat mais bien au bar.
- Le jeune curieux -ou moi-: ils seront deux ou trois, dans la classe jeune. Souvent c'est une connaissance ou un ami qu'il accompagne. La curiosité a pris le pas sur le reste et il est venu les yeux grands ouverts et à l'écoute afin de tirer le maximum de cet "afterwork". La promesse de la venue de personnalités politiques a achevé de le convaincre et au fond lui il espère pouvoir croiser le regard d'anciens ministres. Malheureusement ce ne sera pas le cas ce soir. Il trouvera le moment sympa et sera même prêt à recommencer l'experience, histoire de vraiment se faire une idée.

Voici donc les figures phares, mais il y en a d'autres bien sur. Enfin parlons du lieu: un peu underground ou totalement nouveau, il vous semblera choisi au hasard. Pas du tout, tout est bon pour montrer le dynamisme, la jeunesse -seuls des jeunes s'exprimeront ce soir là- et le renouveau de l'organisation politique. Les médias ne sont pas là, c'est quand même plus pour motiver les troupes que pour convaincre la France entière.
N'oublions donc pas que tout est politique, même le plus anodin des choix. Sur ce, bonne semaine et bonne campagne.

Par Aurélie Pasquier

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